Nous vous présentons le dernier article scientifique d’une de nos équipes de recherche, le laboratoire «PATHOLOGIES, IMAGERIE ET BIOTHÉRAPIES OROFACIALES» URP 2496 : « A novel therapeutic strategy for skeletal disorders: Proof of concept of gene therapy for X-linked hypophosphatemia » publié dans SCIENCE ADVANCES (impact factor 2020: 14.136).
Claire Bardet nous parle de sa recherche :
« L’originalité de ce projet pour traiter l’Hypophosphatémie liée à l’X est que la cible de la thérapie génique n’est pas l’os, tissu principalement affecté, mais le foie utilisé comme plateforme pour synthétiser un facteur circulant permettant de traiter l’os. »
« Cette nouvelle thérapie présenterait comme avantage pour les patients un traitement avec une injection unique pour toute la vie, contrairement aux autres
traitements qui nécessitent des prises ou injections régulières. »
« C’est grâce à la rencontre avec Giuseppe Ronzitti et son équipe de recherche qu’il dirige au Généthon (INTEGRARE Research Unit UMR_S951) via le Centre de Référence des Maladies Rares du métabolisme du calcium et du phosphate, et la formidable collaboration entre spécialistes de la thérapie génique et spécialistes
des manifestations génétiques dentaires-squelettiques que nous avons pu initier et mener à bien ce projet. »
« La thématique sur l’Hypophosphatémie liée à l’X est une thématique historique du laboratoire initiée par la Pr Catherine Chaussain qui coordonne également le Centre de Référence constitutif des Maladies Rares du métabolisme du calcium et du phosphate à l’hôpital Bretonneau. Je travaille sur cette thématique depuis mon arrivée au laboratoire il y a 10 ans et j’ai pu bénéficier de cet environnement privilégié pour y développer et mener mes recherches. »
« Notre équipe de recherche bénéficie d’une interaction forte avec d’autres spécialistes de l’Hypophosphatémie liée à l’X qui suivent les patients au sein du Centre de Référence coordinateur des Maladies Rares du métabolisme du calcium et du phosphate coordonné par Agnès Linglart, notamment rhumatologues et endocrinologues. Après avoir caractérisé les manifestations dentaires, oro-craniofaciales, et squelettiques, nous avons exploré les mécanismes physiopathologiques et l’effet de traitements sur ces manifestations, et c’est grâce à cette expertise que nous avons rencontré Giuseppe. »
C’est au laboratoire URP 2496 qu’ont été réalisées les analyses des tissus minéralisés pour valider cette preuve de concept.
Volha V. Zhukouskaya, endocrinologue en post-doctorat sous la direction de Claire Bardet et Giuseppe Ronzitti, a utilisé un modèle préclinique de souris présentant la mutation spontanée sur le même gène que l’homme et qui reproduit les manifestations de l’hypophosphatémie liée au l’X. Les analyses par microscanner réalisées sur la Plateforme Micro-CT d’imageries du vivant (PIV) – Université de Paris du laboratoire ont permis de mettre en évidence un effet significatif de la thérapie génique et une restauration du phénotype osseux confirmé par analyses histologiques. L’effet sur les tissus oro-craniofaciaux et en particulier dentaires sont en cours d’étude.
Les prochaines étapes seront de valider à plus long terme les effets de cette thérapie génique et de passer à d’autres modèles animaux précliniques en vue d’un transfert et une application chez l’humain.
L’article décrit dans ce texte. https://doi.org/10.1126/sciadv.abj5018